Quel était votre métier avant cette reconversion ?
Technicien Electronique et Qualité chez Safran (Ajaccio)
Quel diplôme aviez-vous ?
BTS Electronique (Lycée Laetitia Ajaccio)
Quel a été l’élément déclencheur de cette reconversion ?
C’est en fait une addition de plusieurs éléments déclencheurs, d’abord devenir pilote de ligne était un rêve de gosse que j’ai considéré comme inaccessible pendant longtemps, principalement en raison du prix de la formation. Le second frein était celui de faire le pas pour quitter un CDI, sans évidemment avoir de certitude de pouvoir retrouver du travail ensuite. Parallèlement, j’avais également fait le tour dans mon travail à un poste que j’occupais depuis ma sortie de BTS, il y a 20 ans. Enfin, quand toutes les conditions ont finalement été remplies également au niveau familial, j’ai décidé de me lancer. Le cercle familial et personnel a aussi une grande importance avant de commencer un projet de cette importance. On l’oublie souvent, mais pour pouvoir s’y mettre à 100%, il est indispensable que les proches adhèrent aussi à votre projet.
Comment avez-vous connu notre structure ?
En discutant avec d’autres pilotes de l’aéroclub ou je faisais mes premières heures de vol : le Fongecif est assez connu dans le milieu aéronautique car beaucoup de pilotes y ont recours du fait que les formations professionnelles sont extrêmement coûteuses dans cette branche.
Comment décririez-vous l’accompagnement proposé par Transitions PRO ?
Il suffit de décrocher son téléphone pour obtenir un rendez-vous et tout part de là : dès le premier rendez-vous, j’ai eu une idée précise de si le projet était envisageable, à quel accompagnement je pouvais prétendre, et comment organiser mon projet. En deux rendez-vous et deux dossiers tout a été géré de manière très claire, les dates de décisions sont connues à l’avance. Réaliser les dossiers de demande de financement n’a clairement pas été la partie la plus compliquée du parcours ! Gros avantage également dans mon cas : l’école était directement payée par le Fongecif, ce qui simplifie énormément le process.
Parlez-nous de la formation suivie :
En réalité j’ai commencé dans l’aéronautique bien avant de devenir professionnel : J’avais passé mes premières qualifications à titre privé en aéroclub, et j’avais au fil des années atteint le nombre d’heures de vol suffisantes pour pouvoir en faire un métier. Mais il restait encore ces deux obstacles majeurs : le financement évidemment, mais aussi comment organiser les formations qui me restaient à faire en parallèle avec le poste que j’occupais en CDI. Et c’est à ce moment-là que le Fongecif a joué un rôle prépondérant en finançant une bonne partie de mes qualifications professionnelles. Deuxième obstacle, avoir un CDI est souvent synonyme de sécurité et en démissionner peut paraître un risque inconsidéré. Pour çà aussi, le dispositif démissionnaire a joué un rôle indispensable, et même dépassé mes attentes aux moments où le plan ne s’est pas déroulé comme prévu ! Le dispositif démissionnaire : la possibilité, sous réserve de pouvoir attester du caractère sérieux de la reconversion professionnelle, de pouvoir bénéficier des droits au chômage au même titre que pour une rupture conventionnelle, par exemple. Sans ce dispositif, tout aurait vraiment pu être remis en cause.
Dans un premier temps il me fallait passer une formation de pilote professionnel dans une école sur le continent (hélas, il n’y en a pas en Corse à ce jour). Il s’agit du CPL/IR/MCC : CPL pour « Commercial Pilot Licence » (Licence de pilote professionnel), IR pour « Instrument Rating » (Qualification de vol aux instruments, pour pouvoir voler par tous les temps) et MCC pour « Multi-Crew Coordination » (Qualification de travail en équipage, nécessaire pour voler en équipage de 2 pilotes dans une compagnie aérienne)
Pour ces trois qualifications, dont la durée de formation totale est de 6 mois, la principale difficulté a été de coordonner mon congé de formation avec mon employeur, qui avait lui aussi ses exigences, ce qui est bien légitime. L’idée était de négocier avec lui de manière à pouvoir m’absenter pendant 6 mois sans déstabiliser le service. Les employeurs sont souvent assez réticents sur ce point, et ca se comprend, mais là aussi l’accompagnement des équipes de transition pro est très efficace et nous permet de mieux comprendre comment organiser ce congé de formation en bonne entente avec son employeur.
Avez-vous trouvé un emploi qui correspond au métier que vous envisagiez ? Si oui lequel ? Si non, quelle est votre situation actuelle ?
En combien de temps avez-vous trouvé un emploi ?
Le chemin a été long ! En aout 2019 je sortais qualifié de l’école, je réussissais les sélections Air Corsica en novembre suivant. Peu de temps après (janvier 2021) j’ai démissionné de mon ancien travail, car les qualifications à venir me demandaient d’y travailler à temps plein. Le lendemain de mon dernier jour de préavis, je partais à Toulouse pour un mois pour passer la qualification finale (celle qui permet de voler sur le type d’avion qu’utilise la compagnie), puis à Sonderborg au Danemark pour le premier vol sur l’avion. Fin février 2020, j’ai intégré la compagnie Air Corsica pour toute la phase de cours aux sols et de simulateur, lesquels devaient se conclure par le premier contrat de pilote de ligne à la fin du mois d’avril. Or mi-mars 2020, la date que tout le monde connaît… Covid, confinement, fin des embauches et des formations. Tout aurait pu s’arrêter là, à dix jours de signer mon premier CDD… Tous les spécialistes à l’époque annonçaient que le trafic aérien ne reprendrait pas avant 2024 au mieux… Dans cette période, le dispositif démissionnaire a été indispensable. Au bout d’un an d’attente finalement, mars 2021, reprise de la formation chez Air Corsica. Je signe finalement mon premier contrat saisonnier entre mai et septembre 2021. Je connais ensuite encore une période de chômage de Octobre 2021 à Mars 2022 en attendant la saison suivante. Reprise des vols le 1er avril 2022 en CDD, avant d’atteindre le Graal : le CDI en novembre dernier !
La conclusion heureuse d’une reconversion qui aura pris 5 ans entre l’ouverture du premier manuel théorique et la signature d’un CDI ! Et finalement seulement 2 ans entre ma démission et l’obtention d’un nouveau CDI. Un soulagement, mais surtout une grande fierté car il y a cinq ans, si on m’avait dit que j’en serai là aujourd’hui, jamais je n’y aurais cru moi-même !
